GNU/Linux, Google, Microsoft, on en sera où dans 5 ans ? Vol II

Plop les bovins,

J’achevais donc le précédent billet en vous disant que le monde GNU/Linux était constitué d’une multitude de distributions qui avaient leur propres écosystèmes. Et qu’elles avaient du faire des choix importants au niveau de leur interfaces graphiques (environnements de bureaux).

Eh oui, les interfaces graphiques évoluent comme n’importe quel logiciel.

C’est le cas de Gnome par exemple qui était l’interface principale choisie initialement par Canonical pour Ubuntu. Bien que des déclinaisons de cette distribution aient fait leur apparition en parallèle. Xubuntu (basée sur XFCE), Kubuntu (basée sur KDE) etc etc …

Alors pour faire très vite, on va résumer la situation simplement, par un cas de figure précis.

Les devs de Gnome avec « Gnome shell » ont pris une direction qui ne plaisait pas à Canonical.

Canonical a décidé (à juste titre selon moi)  de se démarquer de cet environnement en développant sa propre interface, Unity (la c’était une erreur de mon point de vue). Précisons quand même histoire que ça ne gueule pas trop, Unity repose encore en partie sur Gnome techniquement parlant.

Ce qui s’est passé alors, c’est que pas mal d’utilisateurs n’ont pas accroché. Ni à la nouvelle version de Gnome (Gnome shell) ni à Unity.

Non pas que ces interfaces soient fondamentalement mauvaises, mais surtout parce que cela changeait radicalement leur habitudes. Le tout renforcé par un problème de communication assez chronique dans le libre (faute de moyens marketing souvent), ce qui n’a pas franchement facilité la transition.

Une partie de ces utilisateurs déçus se sont alors tournés vers d’autres options. Certains n’ont pas mis à jour leur distribution pour rester sur « Gnome panel », certains on mis à jour en passant sur d’autres variantes, Xubuntu, Kubuntu et d’autres ont changé de distribution.

Parmi ces derniers pas mal ont migré sur Linux Mint. Les développeurs de Mint voyant que Gnome shell et Unity ne plaisaient pas ont décidé (les malins) de fournir un environnement basé sur Gnome shell, mais en proposant une surcouche logicielle le rendant visuellement et ergonomiquement plus proche de Gnome-panel. Fort de ces utilisateurs en plus et étant passé devant Ubuntu. Les devs de Linux Mint sous l’impulsion de Clément Lefebvre, ont décidé eux aussi de créer leur propre interface « Cinnamon ».

En utilisant une possibilité qu’offre le libre et que l’on appelle le Fork.

Selon eux, les plugins et les extensions (la fameuse surcouche), ne leur permettaient pas de faire ce qu’ils voulaient de leur distribution. C’était sans doute le cas techniquement, mais l’objectif principal était sans doute aussi et surtout, de conforter leur première place.

Alors loin de moi l’idée de juger si les décisions des uns ou des autres sont bonnes ou mauvaises. Je n’en ai pas les compétences et de toute façon il s’agit de leur distribution. Ils en font ce qu’ils veulent.

Mais dans l’histoire, il y a quand même une chose qui me gène un peu. Je l’ai évoqué brièvement dans ce billet.

Cette bataille d’interfaces, le forking à outrance n’est il pas en train de disperser la communauté GNU/linux ?

Linux est ultra présent dans certains domaines tels que les systèmes embarqués ou celui des serveurs on est d’accord. Même si ses parts de marchés restaient modestes au niveau du desktop et des terminaux mobiles (smartphones tablette), on sentait bien quand même, qu’avec Ubuntu les choses pouvaient avancer et que quelque chose était en train de se passer. J’étais même assez optimiste, ce qui n’est pas vraiment dans ma nature.

Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Si on y regarde de plus près et qu’on lorgne un peu sur la concurrence, il y a de quoi.

Windows est encore le grand patron au niveau du desktop et il n’est pas près d’en bouger. En revanche on peut noter deux points importants à ne pas perdre de vue.

Ils ont du mal à rafler des parts de marchés et ne s’imposeront certainement pas dans le domaine des terminaux mobiles. Apple (allez pour une fois) et Google avec Android tiennent bon la rampe et sont les patrons dans ce secteur. Ubuntu va bien tenter une percée, mais de mon point de vue, ils partent de trop loin et un peu tard. (Je peux me tromper).

Au niveau du desktop, Windows 8 est annoncé un peu partout comme un échec. Aussi bien chez les particuliers que dans les entreprises.

– Les premiers viennent à peine d’enterrer XP dans un flot de sang de sueur et de larmes (ok j’abuse là). Et un bon paquet d’entre eux n’ont tout bonnement pas encore décidé de s’en passer.

– Les seconds viennent à peine d’investir dans de nouvelles licences, de changer leur parc et de déployer Windows Seven après avoir boudé Vista. Je ne pense pas qu’ils vont remettre le couvert aussi vite.

Au final il va bientôt y avoir un gros creux à exploiter. Rappelez vous de Vista.

Son arrivée à poussé pas mal d’utilisateurs à se pencher sur autre chose et à essayer Linux. Je suis convaincu qu’à cette époque, la communauté du libre à raté le train une première fois. Faute d’être suffisamment structurée, suffisamment focalisée sur des objectifs communs et faute aussi sans doute, de l’avoir vu arriver.

Je suis convaincu qu’un second creux de ce genre va s’offrir à la communauté du libre avec l’arrivée de Windows 8 et je suis convaincu qu’ils vont à nouveau rater le train.

Et tout ça pour quoi ? Pour savoir qui va piquer des utilisateurs à l’autre et finir premier au classement.

Je ne sais pas ce que cela va donner mais je ne peux m’empêcher de penser comme je l’ai déjà dit ailleurs qu’il y en a un qui risque fort bien des les coiffer au poteau. Google avec Android. Je serais eux, j’abandonnerais vite fait Chrome OS et je foncerais dans la brèche (du desktop) avec leur système qui commence à devenir vraiment populaire.

Si c’est le cas, une fois en place on ne les bougera plus de là. Tout comme à mon avis on ne va pas les déloger de si tôt du marché des Smartphones. Car eux se donnent et ont les moyens de leur ambitions.

Alors vous allez me dire « mais Android c’est du Linux », « c’est libre » …

Ok, mais pas que, vous le savez bien …

Linux risque bien de rester un truc de barbus encore bien longtemps, si les distributions grand publique continuent à se bagarrer dans leur coin …

Moo !!!


2 Responses

  1. Noireaude 14 avril 2012 / 20 h 19 min

    C’est vrai, le problème de mon point de vue est que pour le moment les nouvelles interfaces Unity Gnome shell sont loin d’être intuitives.

    Mais il faut rester positif, le truc qui est bien dans l’histoire est qu’on est en train sans s’en rendre compte d’assister à une mutation assez significative des environnements de bureaux sous GNU-Linux.

    Je suis curieux de voir ce qu’il va en ressortir.

    Cordialement.

  2. Anonymous 14 avril 2012 / 14 h 05 min

    Hélas, c’est vrai. Comme si le succès faisait peur aux Libristes… Comme si devenir une distribution populaire, c’était devenir comme Microsoft ou Apple…
    Pourtant, ce que cherchent à faire les utilisateurs d’ordinateurs, ce n’est pas de l’informatique, c’est communiquer par la messagerie ou Internet, écrire des textes, analyser des données, écouter de la musique, regarder des vidéos, se documenter, s’informer, et j’en passe ! Or pour tout ceci, plus l’interface est intuitive et sait de faire oublier, mieux c’est.
    Gast !
    Jean T.

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